Archives mensuelles : janvier 2018

Qu’en est-il des champs électromagnétiques des compteurs communiquants Linky ?

Analyse critique de différents documents (rapport cstb surtout, et next-up, etc.).

Pierre Péguin,

Docteur en physique

janv 2018.

En gros

– L’installation des compteurs Linky s’accompagne de 700,000 « concentrateurs » de quartier, de villages, chargés de réemettre les données collectées vers enedis, nouveaux émetteurs de champs électromagnétiques hyperfréquences (HF), et de nouvelles antennes.

– L’installation des Linky accroît l’émission de champs électromagnétiques dans l’ensemble du logement, et sous forme atténuée dans les logements voisins, même non équipés.

– Ce n’est pas simplement un relevé quotidien de nuit qui est effectué, mais en permanence, jour et nuit, 6 à 10 fois par minute des signaux circulent (contrôle du fonctionnement du réseau?).

– Les champs dus aux Linky paraissent bien infèrieurs aux limites autorisées, mais les normes en cours ne reflètent pas les nouvelles connaissances sur les sensibilités aux champs électomagnétiques, et les effets possibles pathologiques et cancerogènes (le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé les ondes des radiofréquences dans la catégorie « cancérogène possible », ce qui n’a rien d’anodin.) – voir Robin des toits et next up.

 

Il reste que les compteurs dits intelligents accroissent sensiblement les champs électomagnétiques auxquels sont soumis nos organismes. Comme cela s’est passé pour les gluten des blés sélectionnés pour la boulangerie industrielle, on pourrait assister à l’augmentation des intolérances aux champs, et à une cause de plus de pathologies.

 

Rapport du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB)

Ce rapport présente les résultats de la campagne de mesures du CSTB pour la

caractérisation de l’exposition aux champs électromagnétiques émis par les compteurs communicants Linky. Plus particulièrement il s’agit de caractériser le

rayonnement des câbles électriques dans lesquels circulent les courants

CPL (courants porteurs en ligne, sources de hautes frequences transitoires) émis par le compteur.

Entre 4 et 10 trames de communications CPL par minute circulent sur le réseau de l’appartement après installation du compteur, les niveaux maximum de champ magnétique sont plus élevés (facteur 2 à 8) que dans le cas où les trames ne proviennent que des compteurs voisins.

Globalement sur l’ensemble des campagnes de mesures réalisées, les niveaux maximum de champ magnétique généré par les trames de communications Linky sont entre 10 et 250 fois plus élevés que les niveaux de bruit ambiant.

Le cstb a mesuré que les champs induits par les linky restent du même ordre de grandeur que ceux d’appareils tels que plaque de cuisson à induction, télévision, lampes fluocompactes, etc, sauf que tous ces équipements peuvent être coupés du réseau quand on ne les utilise pas, tandis que Linky rayonne jour et nuit.

Mais le cstb insiste lourdement sur le fait que les valeurs mesurées sont des millers de fois plus faibles que la norme autorisée, norme sur laquelle on peut se poser des questions…. Par ailleurs l’étude étant faite en liaison avec Enedis, le cstb n’avait-il pas pour mission (rémunérée) de montrer que l’effet des Linky reste comparable à ceux des autres équipements du foyer ? N’oublions pas pourtant que nos appareils n’émettent qu’en fonctionnement, tandis que les courants CPL circulent dans tout le réseau électrique, y compris dans celui des voisins même non équipés de Linky, et rayonnent en permanence ?

Qu’est-ce que le CPL?

Le principe du CPL (courant porteur en ligne) consiste à superposer au courant électrique alternatif de 50 ou 60 Hz un signal à plus haute fréquence et de faible énergie. Ces hautes fréquences sont donc « portées » par la fréquence initiale (50Hz pour le réseau domestique). Cela permet d’éffectuer des transmissions de données numériques sur un réseau électrique domestique non prévu à cet effet, car non blindé avec des risques pour le matériel sensible (électronique, informatique, domotique).


L’ avantage est de pouvoir transmettre des données entre deux équipements informatiques éloignés, sans avoir besoin de câbler. Il suffit de brancher un boitier adaptateur CPL (plug) à chaque équipement et vos données sont transmises via les fils électriques existants.

Mais cette technologie présente un inconvenient majeur, celui de rayonner dans un rayon de 2 mètres (dans chacun des câbles de l’habitation) comme une antenne-relais, appelé courant radiatif classé comme cancérogène possible par l’OMS.

Mais le CPL du Linky, comment ça marche?

Le compteur Linky : Le nouveau compteur EDF Linky est un compteur communicant qui envoie régulièrement le relevé de consommation électrique du domicile dans lequel il est installé , il peut être commandé à distance (mise à jour, coupure…).

Pour communiquer, le système Linky utilise deux technologies émettrices d’ondes électromagnétiques :

Les Courants Porteurs en Ligne (CPL) émis par le compteur Linky dans l’ensemble du réseau de distribution EDF y compris dans nos maisons. Le Linky injecte dans les câbles du réseau électrique des signaux basses fréquences (63 kHz et 74 kHz dans le cas des Linky de 1ere génération, et ceux déployés à partir de 2017, utilisent la bande de fréquences comprise entre 35,9KHz et 90,6kHz.

Les champs électromagnétiques hyperfréquences (HF) émis par le concentrateur de quartier (installé dans un poste de transformation et de distribution) dont le rôle est d’émettre par ondes électromagnétiques dans les gammes de fréquences de la téléphonie mobile, les relevés de tous les compteurs du quartier afin de communiquer ces informations à ERDF. Les transformateurs équipés de concentrateur devront être équipés d’une antenne d’émission hyperfréquences du type antenne relais de téléphonie mobile

L’installation de nouvelles antennes émettrices de champs électromagnétiques hyperfréquences (HF) sur les transformateurs de quartier va contribuer à augmenter les niveaux de champs électromagnétiques HF dans le voisinage de ces installations.Les compteurs communicants dont on est menacé (électricité, eau, gaz) ne sont pas les seuls à augmenter notre exposition aux ondes électromagnétiques, l’ensemble des objets connectés qui vont prochainement inonder le marché vont participer de façon substantielle à l’accroissement des niveaux de champs électromagnétiques hautes fréquences auxquels nous sommes exposés, si nous n’y prenons pas garde.

Linky et électrosensibilité

Les personnes électrosensibles sont particulièrement concernées par la généralisation du nouveau compteur d’EDF. En augmentant notre exposition aux champs électromagnétiques (CPL et HF) le compteur Linky va dégrader encore un peu plus la qualité de vie des personnes électrosensibles.

Loi Abeille

Loi n° 2015-136 du 9 février 2015 relative à la sobriété, à la transparence, à l’information et à la concertation en matière d’exposition aux ondes électromagnétiques.

Cette Loi introduit pour la première fois dans le droit français l’objectif de “sobriété de ‘exposition de la population aux champs électromagnétiques” (Art. L32-1, II § 9 du Code des postes et des communications électroniques).

Elle interdit le WiFi dans les établissements recevant des enfants de moins de 3 ans (Art. 7 §1 de la Loi n° 2015-136 du 9 février 2015).

Cette loi vise à modérer l’exposition du public aux ondes électromagnétiques.

Conseil d’ordre général

Prendre l’habitude de ne pas garder en veille les équipements que l’on n’utilise pas, on économise sur la facture d’électricité; et si l’interrupteur est bien sur la phase et pas sur le neutre, ou si on débranche de l’alimentation électrique, on réduit l’exposition aux champs électromagnétiques.

Remarque importante :

Tout équipement électrique/électronique, câble, rallonge, lampe,… non blindé connecté au réseau de distribution électrique (220 V, 50 Hz) rayonne dans son voisinage des niveaux élevés de champs électriques basses fréquences, y compris lorsque qu’on ne l’utilise pas, et qu’il n’est pas allumé.

d’après Christophe Salini dont je me suis inspiré– CEDICEM (CEntre de Documentation Indépendant sur les Champs ElectroMagnétiques)

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Dans le sud de la France, la fronde s’organise contre un site d’Areva qui traite des déchets radioactifs

par Emmanuel Riondé

Le Courrier de Genève

Mercredi 10 janvier 2018

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“LE NUCLÉAIRE TUE L’AVENIR”

 

Nucléaire X L’usine d’Areva Malvési, dans l’Aude en France, voit passer près du quart de l’uranium mondial. Celui-ci y est transformé en combustible pour les centrales nucléaires. L’opération produit des déchets nitratés, qui s’accumulent sur place depuis plusieurs dizaines d’années. Pour les détruire, Areva a conçu un projet d’incinérateur, récemment autorisé par les pouvoirs publics. Une véritable déclaration de guerre pour un collectif d’associations locales, qui dénoncent les risques de pollution et comptent «entrer en résistance» pour em- pêcher sa réalisation.

En novembre dernier, un arrêté préfectoral autorisait l’exploitation par l’usine Areva Malvési d’une «unité complémentaire dénommée TDN (traitement des nitrates)». Depuis de long mois, plusieurs organisations de la société civile locales s’opposent au projet. Egalement appelé Thor – pour «thermal organic reduction» –, celui-ci doit permettre de réduire les stocks d’effluents liquides de Malvési en détruisant les nitrates par combustion et en captant les éléments radioactifs résiduels dans de l’argile.

Déchets stockés depuis cinquante ans
Un procédé polluant, énergivore et encore mal maîtrisé, jugent les opposants. Le 5 novembre, près de 3000 manifestants descendent dans les rues de Narbonne pour manifester leur refus. Une semaine plus tard, une association locale – Transparence des canaux de la narbonnaise (TCNA) – appelle à «la résistance citoyenne». Une vaste banderole est déployée sur les remparts de la cité de Carcassonne: «Le nucléaire tue l’avenir.»

Il faut remonter de quelques décennies pour comprendre l’histoire dans laquelle s’enracine cette défiance. Le site d’Areva Malvési est inauguré en 1959 par Charles de Gaulle. Implantée sur une ancienne carrière de souffre, l’usine voit pas- ser chaque année près d’un quart de l’uranium mondial. Il entre sous forme de concentré d’uranium et ressort en tétrafluorure d’uranium (UF4), l’élément de base du combustible des centrales nucléaires. La transformation s’opère à l’aide d’acide nitrique concentré et produit des déchets nitratés, stockés dans des bassins à ciel ouvert.

Des restrictions
à respecter
«Tous les déchets produits depuis l’ouverture de l’usine sont encore là», explique André Bories, chercheur retraité en sciences de l’environnement et président de l’association Rubresus (pour la sauvegarde des Basses Plaines de l’Aude). «Malvési est avant tout une immense décharge, c’est un fait.» «Des centaines de milliers de tonnes de boues sont stockées à l’air libre dans ces bassins sans étanchéité construits dans les anciens terrils de la mine. Depuis cinquante ans, à chaque pluie, ils laissent filtrer dans le sol des éléments chimiques et radioactifs», dénonce le chercheur.

Certains espaces de stockage servent à la décantation des boues ou à l’évaporation des effluents liquides. Ces derniers sont concernés par le projet Thor, l’industrie nucléaire estimant désormais urgent de retraiter ces stocks d’effluents, bien qu’il reste près de 120 000 m3 de capacité de remplissage. Une situation qui, selon les opposants au projet, laissait le temps de plancher sur une autre solution pour retraiter les effluents de Malvési.

«Le principal problème posé par Thor, ce sont les rejets atmosphériques», souligne Mariette Gerber, médecin épidémiologiste et ex-chercheuse à l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche). «Il rejette du dioxyde d’azote et des particules fines. Or, comme notre région est ensoleillée, le dioxyde d’azote est transformé en ozone, soit le cocktail magique de la pollution de l’air.» De fait, l’une des raisons pour lesquelles l’usine et ses bassins à ciel ouvert ont été implantés dans la région est le climat méditerranéen qui y règne: du soleil pour accélérer l’évaporation, du vent pour disperser les effluves. Mariette Gerber alerte

«Malvési est avant tout une immense décharge, c’est un fait»

André Bories

aussi sur la présence de benzène et de phtalate DEHP, un perturbateur endocrinien tristement réputé. «Nous avons été en partie entendus, nuance-t-elle. Le préfet a exigé des restrictions sur les émissions de dioxyde d’azote et de composés organiques volatiles. C’est positif. Mais il va falloir se donner les moyens de s’assurer que ces restrictions seront respectées par Areva.»

Charles Sultan, professeur en endocrinologie pédiatrique à Montpellier, est moins conciliant. Il appelle à «s’élever contre la décision d’autoriser TDN, au motif que les concentrations de phtalates et de dioxines ne sont pas dangereuses». Selon lui, c’est bien «l’accumulation pendant des années qui représente

un risque par la superposition des sources».

Un procédé expérimental

«Unité de traitement» pour Areva, Thor est considéré comme un «incinérateur» par les opposants au projet: «Areva refuse de parler de combustion et d’incinération mais le procé- dé est bien celui d’un four transformant, à 850° C, le charbon en gaz, explique André Bories. Il s’agit de brûler 5700 tonnes de charbon par an, pour réduire les effluents à l’état de cendre. Et c’est donc bien un incinérateur.»

L’association TCNA a documenté l’expérience inquiétante de deux sites situés aux Etats- Unis ayant adopté la technique Thor pour gérer des déchets nucléaires ou issus de la transformation de l’uranium. Pour Fabrice Hurtado, président de TCNA, la cause est entendue: «Ce projet industriel expérimental sacrifie l’avenir de la population locale sur l’autel du retraitement des déchets.»

Des précédents inquiétants
Un sentiment renforcé par le passé de Malvési. En 2004, 30 000 m3 de boues polluées s’écoulent dans le périmètre alentour. En 2006, des bassins débordent. Les relevés effectués par la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) à la suite de ces accidents indiquent que les effluents stockés contiennent aussi des éléments radioactifs. «De 1960 à 1983, l’usine Malvési a accueilli discrètement de l’uranium de retraitement, indique Hervé Loquais, du collectif Sortir du Nucléaire de l’Aude. Des éléments radioactifs ont été mélangés avec le reste.»

En plus de la sécurité des bassins, il y a celle de l’acheminement des produits. Le 10 mars 2001, deux wagons remplis de 100 tonnes d’acide fluorhydrique déraillent en gare de Narbonne. Leur relevage nécessite l’évacuation partielle de la population.

Face à ses opposants, la communication d’Areva met en avant son strict respect des procédures – commission de suivi, enquête publique, expertises – et vante une «empreinte environnementale réduite». «Nous avons réalisé des investissements pour sécuriser la zone lagunaire, conforté les digues des bassins», ajoute Nathalie Bonnefoy, directrice communication de la business unit Chimie-Enrichissement d’Areva. «Les deux expertises demandées par la Préfecture, celles du professeur Bernier et de l’IRSN (l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), ont conclu à l’absence d’impact environne- mental et nous considérons que Thor a plus d’avantages que d’inconvénients par rapport aux solutions alternatives. Nous nous engageons à respecter les nouvelles prescriptions émises par la Préfecture.»

Le puissant lobby d’Areva

Si quelques élus locaux s’opposent au projet, d’autres le soutiennent. Didier Codorniou, premier vice-président (Parti radical de gauche) de la région Occitanie, a salué «la décision responsable du préfet de l’Aude». «Il a mesuré tous les enjeux de ce dossier et trouvé un juste mi- lieu entre la demande de l’industriel et les remarques des associations écologiques», a-t-il déclaré mi-novembre.

Après s’être exprimé contre TDN, le maire de Narbonne, Didier Mouly (divers droite), reste silencieux depuis l’autorisation de la Préfecture, à l’image de nombreux élus préférant rester discrets. Un positionnement que Fabrice Hurtado, de TCNA, explique en partie par le poids

d’Areva dans l’économie locale: «Ils soutiennent le club de rugby, financent le festival Charles Trenet. Ils savent se fondre dans la population.» Areva Malvési met en avant ses 220 salariés dont «près de 75% habitent dans les communes du grand Narbonne» ainsi que 100 emplois «induits auprès d’entreprises sous-traitantes» et «plus de 10 millions d’achats réalisés chaque année dans la région». André Bories y voit surtout «la force du lobby nucléaire». «Dans l’économie locale, le tourisme ou la filière vinicole génèrent bien plus de ressources que l’usine Malvési, mais chaque fois que nous avons rencontré les élus, Areva était déjà passée, et ils avaient tous en main des dossiers avec des chiffres rectifiés.»

Selon Areva, Thor devrait être opérationnel in 2019. Pour André Bories, c’est une occasion manquée: «En ce moment, le recyclage a le vent en poupe. Il y avait la possibilité d’enclencher une dynamique vertueuse en adoptant d’autres solutions, par exemple l’extraction du nitrate pour le transformer en acide nitrique et le réutiliser, plutôt que le détruire. Là, on choisit le procédé le plus polluant et le plus consommateur d’énergie. Alors que l’on multi- plie les exigences auprès des citoyens, on donne quitus aux industriels pour polluer!»

Pour Fabrice Hurtado, de TCNA, la guerre est déclarée: «Qu’allons-nous léguer à nos enfants? Des cancers? A un moment, il faut dire non. Nous entrons désormais en résistance: nous allons réfléchir à une action en justice, à un référendum régional… Et s’il le faut, nous irons jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme.» La course contre la montre est lancée. BASTA!

Cet article est à retrouver en intégralité sur le site bastamag.net

 

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Macron en Chine : combien de milliards la vente d’une usine nucléaire va-t-elle COÛTER à la France ?

 

Observatoire du nucléaire
http://www.observatoire-du-nucleaire.org/spip.php?article347
10 janvier 2018

Incorrigibles, de nombreux médias célèbrent la prétendue vente à la Chine par Areva – et surtout par son VRP Emmanuel Macron – d’une usine de traitement de déchets nucléaires, alors que le passé a montré que ce genre d’annonce n’est suivi d’aucune concrétisation… ou alors de lourdes pertes financières pour la France !

 

Rappelons d’abord qu’il est de tradition que des annonces « fracassantes » soient faites lors des déplacements présidentiels, le champion toute catégorie étant incontestablement M. Sarkozy qui a prétendument vendu des dizaines de réacteurs (y compris à M. Kadhafi en 2007) ou autres installations nucléaires partout dans le monde, pour un résultat bien heureusement égal à zéro.
Vente fictive
Rien de nouveau avec M. Macron, la « vente » d’une usine de retraitement de déchets nucléaires étant parfaitement fictive à ce jour, remplacée par la signature d’un fumeux « mémorandum pour un accord commercial ».
Les Chinois sont de gens polis qui laissent leurs invités se vanter, mais ils sont aussi parfaitement informés des terribles déconvenues et incompétences affichées par Areva et EDF ces dernières années, du flop gigantesque des EPR (en Finlande et à Flamanville) au scandale inouï des milliers de pièces défectueuses produites dans les usines Areva du Creusot… dont les deux cuves installées dans les EPR actuellement en chantier à Taïshan.
De fait, si les Chinois achètent vraiment l’usine annoncée, ce qui reste à démontrer, ce sera en imposant à Areva des conditions léonines qui feront que ce seront les Français qui couvriront les pertes financières éventuelles… ou plutôt inévitables lorsque l’on considère les « exploits » d’Areva et EDF sur tous leurs chantiers.
Centrales bradées
Pour mémoire, l’EPR a été bradé à 3 milliards aux Finlandais en 2004 pour une facture finale de plus de 10 milliards et un chantier de près de 15 ans au lieu de 4 ans et demi annoncés (!) : la France va sous peu être lourdement condamnée en justice internationale et devoir verser des milliards aux Finlandais.
Pour mémoire aussi, les deux EPR « vendus » à la Chine en 2008 ont en réalité été eux aussi totalement bradés : le montant du contrat a été annoncé à 8 milliards mais il comportait la livraison de combustible (sans qu’il soit montré en quoi Areva y aurait gagné de l’argent) : c’est en réalité à 3,66 milliards les deux que les EPR ont été bradés.
Il est évident que cette opération a coûté et coûte encore fort chez à la France, ce qui n’a pas empêché qu’elle soit qualifiée de façon dithyrambique de « marché du siècle » par de nombreux médias qui se gardent bien d’enquêter sur le résultat financier réel.
Le macronisme : de la très vieille politique
Aujourd’hui encore, se dépêchant d’oublier leurs propres errements, les mêmes voix se gargarisent à nouveau d’un prétendu « grand succès » de l’industrie nucléaire française, annonçant même qu’il va « sauver Areva ». En réalité, l’industrie nucléaire mondiale est en déconfiture générale et irréversible, comme le montrent les désengagements des groupes allemands RWE et E.ON et la faillite de l’américain Westinghouse.
Pour sa part, la France est plombée par ses boulets Areva et EDF qui sont plus que jamais en déroute industrielle et financière malgré de ruineuses recapitalisations déjà opérées… et d’autres encore à venir. Sans que leur avis soit jamais sollicité, les citoyens de France vont devoir couvrir des pertes colossales qui vont être encore aggravées par les projets absurdes de deux EPR en Grande-Bretagne et d’une usine en Chine.
Loin d’un « renouveau de la politique », le macronisme consiste à continuer et même aggraver les erreurs passées et faire payer le tout par la population en protégeant les privilégiés et les lobbies les plus nuisibles comme celui de l’atome.

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