Archives mensuelles : janvier 2019

Suisse. Le rêve nucléaire fondait avec l’accident de Lucens, dans le canton de Vaud.

Le Matin

Lausanne

15 janvier 2019

Source : https://www.lematin.ch/vaud-regions/Le-reve-nucleaire-fondait-avec-l-accident-de-Lucens/story/18868122

 

La fusion partielle du coeur de réacteur expérimental de Lucens (VD) en 1969 avait provoqué un choc en Suisse et dans le monde.

 

Il y a 50 ans, l’accident nucléaire le plus grave de l’histoire suisse s’est produit à Lucens (VD). La fusion partielle du coeur de réacteur expérimental, l’un des accidents nucléaires les plus importants au monde, a mis fin au rêve nucléaire suisse.

Le responsable de la protection contre les radiations est tombé sous le choc lorsqu’il a fait sa tournée d’inspection peu après l’arrêt automatique inattendu de l’installation. À l’entrée de la caverne du réacteur, il y avait un badge d’un employé, ce qui indiquait que ce dernier se trouvait dans la zone concernée.

Derrière la porte, dans la caverne du réacteur, le gaz de refroidissement qui fuyait avait atteint une concentration mortelle. La radioactivité était à un tel niveau qu’elle dépassait la valeur maximum des instruments de mesure. Mais il y a eu un peu de chance dans le malheur: l’employé dont le badge se trouvait à l’entrée a été retrouvé sain et sauf, il n’était pas dans la salle concernée, il y avait simplement oublié son badge.

 

Caverne pas étanche

Mais la caverne du réacteur n’était pas complètement étanche: les radiations se sont propagées jusqu’à 100 mètres de la salle de contrôle. Dans la caverne la plus proche du réacteur, une équipe impliquée dans l’arrêt de la turbine a été irradiée. Comme les douches de décontamination étaient inutilisables, les travailleurs ont dû trouver une solution de remplacement et se sont douchés sans eau chaude.

L’installation n’était pas non plus complètement hermétique vis-à-vis de l’extérieur. La radioactivité a faiblement augmenté dans les villages voisins, sans toutefois atteindre des valeurs dangereuses, selon deux responsables de la radioprotection de la Commission fédérale pour la surveillance de la radioactivité.

La construction souterraine du réacteur a protégé la population du pire. Mais ce choix d’un réacteur enterré a probablement causé l’accident: l’eau pénétrant de l’extérieur s’est avérée problématique depuis le début.

 

Corrosion en cause

Ce fut le cas après la première phase d’exploitation de l’installation qui dura trois mois en 1968. Lorsque l’usine a été fermée pour révision, l’eau s’est infiltrée à l’insu du personnel. Elle a provoqué la corrosion du revêtement en magnésium des barres de combustible.

Des écailles de rouille se sont détachées et ont bloqué les tuyaux du gaz de refroidissement. Lorsque les opérations ont repris le matin du 21 janvier 1969, il a fallu 13 heures pour que le cœur fonde, prenne feu et explose.

 

Démantèlement

L’usine a été démantelée en 1973, les matières radioactives ont été en partie laissées sur le site et en partie transportées au centre d’entreposage temporaire des déchets nucléaires à faible radioactivité de Würenlingen (AG). Aujourd’hui, le canton de Vaud utilise les salles qui n’ont pas été comblées par du béton comme dépôts pour les musées.

La Suisse était passée à un cheveu d’un drame. Elle va en limiter l’impact sur l’opinion publique par une communication habile. Dix ans plus tard, un accident nucléaire de la même gravité à Three Mile Island aux Etats-Unis provoquait un tollé dans le monde entier. Ce ne fut pas le cas pour Lucens.

 

Intérêt militaire

A la fin des années 1960, la Suisse percevait encore l’énergie nucléaire comme une source d’énergie propre et inépuisable. Le fait que du plutonium de qualité militaire soit produit lors de la fission pour la production d’électricité se révélait également très pratique pour la Suisse pendant la guerre froide.

Ces dernières années, plusieurs critiques ont souligné que l’intérêt militaire était primordial dans le cas de Lucens et primait sur une utilisation civile. Lorsque le réacteur expérimental a alimenté pour la première fois le réseau public en électricité le 29 janvier 1968, l’énergie nucléaire était déjà bien établie en Suisse.

Les producteurs d’électricité suisses s’étaient lancés dans le nucléaire avec des réacteurs américains. Les travaux de construction de la centrale de Beznau I avaient commencé en 1965 et ceux de la centrale de Mühleberg deux ans plus tard. L’entreprise Sulzer s’était d’ailleurs retirée du projet de Lucens en 1967.

Si le projet de Lucens, dont les coûts budgétés ont presque doublé, a continué, c’est par intérêt pour la bombe atomique, selon deux auteurs de livres. Car l’événement fascine toujours, que ce soit le physicien et chimiste Peter Beutler dans son roman policier «Lucens» ou l’historien Michael Fischer dans son prochain livre «Atomfieber» («La fièvre de l’atome»). (ats/nxp)

 

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Autolib définitivement débranché : encore un ennemi de l’Observatoire qui mord la poussière !

Observatoire du nucléaire

Saint-Macaire, 24 juin 2018

Bolloré était pourtant averti : après avoir défié l’Observatoire du nucléaire, jusqu’à l’attaquer en justice, la multinationale atomique Areva a dû baisser pavillon en Cour d’appel (*), puis déposer le bilan et finalement changer de nom pour tenter de sauver quelques miettes.

L’inconscient Vincent Bolloré n’a pas souhaité tenir compte du terrible danger qui menace les adversaires de l’Observatoire du nucléaire et, malgré les avertissements lancés (**), a maintenu sont système anti-écologique et anti-social de voitures électro-nucléaires : Autolib à Paris, BlueCub à Bordeaux et BlueLy à Lyon.
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Le 21 juin 2018, mieux vaut tard que jamais, les élus d’Ile-de-France ont enfin mis un terme à l’aventure absurde d’Autolib. Ils ne l’ont cependant fait que pour des raisons financières, ce qui est certes très important s’agissant d’argent public, mais ils ont hélas laissé passer l’occasion de reconnaître qu’ils se sont lourdement trompés, et se trompent encore, sur la voiture électrique.
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En effet, cette dernière est une calamité environnementale au même titre que la voiture thermique (essence ou diesel) qu’il ne s’agit évidemment pas pour nous de réhabiliter : le plus scandaleux et injustifiable dans cette affaire est de détruire des quantités astronomiques d’argent public pour remplacer des voitures polluantes (essence ou diesel) par d’autres voitures polluantes (électriques).
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Qui plus est, l’argent de tous est gaspillé (voire carrément offert aux plus fortunés par le biais de bonus prétendus « écologiques ») au profit d’urbains occidentaux privilégiés, et au détriment des plus modestes (qui n’achètent pas de voitures électriques) et de populations éloignées.
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C’est en particulier le cas de tribus qui vivaient paisiblement depuis des milliers d’années dans les Andes et qui sont déportées car elles ont le malheur d’habiter au dessus des plus grandes réserves mondiales de lithium : chacun devrait savoir que les batteries d’une voiture électrique sont bourrées de lithium et d’autres éléments comme le graphite, et que les filières industrielles correspondantes sont assises sur des désastres environnementaux et des pratiques sociales dignes de Germinal.
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Par ailleurs, la fabrication des batteries d’une voiture électrique génère des gaz à effet de serre en quantité équivalente à 10 à 15 ans d’utilisation d’une voiture thermique : contrairement à un mensonge diffusé par les industriels, et hélas trop souvent relayé par des médias qui ne prennent pas le temps de creuser la question, la voiture électrique n’est même pas vertueuse concernant la lutte contre le changement climatique.
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Pour en revenir aux Autolib (et BlueCub et BlueLy), ce sont assurément les pires de toutes puisqu’elles doivent rester en charge même lorsque leurs batteries sont pleines, entrainant un injustifiable et massif gaspillage d’électricité.
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De plus, les allégations de Bolloré, selon qui les voitures électriques seraient rechargées « avec de l’électricité renouvelable », sont de purs mensonges puisqu’il ne s’agit là que de jeux d’écriture : le courant utilisé est celui du réseau électrique ordinaire, à savoir à 75% nucléaire.
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Il est d’ailleurs regrettable que la plainte déposée par Bolloré, qui a donné lieu à l’audition par les gendarmes du directeur de l’Observatoire du nucléaire le 21 novembre 2014, ait été lâchement retirée par l’industriel, privant ainsi l’opinion publique d’un débat fort intéressant à propos de l’activité citoyenne consistant à débrancher les voitures électriques en charge sur la voie publique (voir extraits des reportages de France2 et France5, liens ci-dessous).
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Il faut désormais que les élus des Métropoles de Bordeaux et de Lyon fassent au plus vite la vérité sur la situation de Bluecub et de BlueLy : on se demande bien comment une opération terriblement déficitaire à Paris (en plus d’être anti-sociale et anti-écolo) ne le serait pas en province.
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Pour mémoire, l’Observatoire du nucléaire avait déjà infligé une cuisante défaite à Bolloré mais aussi aux autres constructeurs de voitures électriques en les contraignant à retirer de leurs propagandes respectives les mentions « écolo », « verte » ou « propre » (***).
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Après Areva et Autolib, ce sont EDF, sa filiale Enedis et son complice UFC-QueChoisir qui sont désormais dans l’œil du cyclone, attendant d’être à leur tour désossées par l’Observatoire du nucléaire.
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Ainsi, ce dernier a lancé des procédures contre EDF (et son complice improprement appelé Autorité de sûreté nucléaire : elle n’a aucune « autorité » sur EDF et ne garantit aucune « sûreté ») à propos des pièces nucléaires défectueuses que sont entre autres la cuve du réacteur EPR et les générateurs de vapeur présents dans plusieurs réacteurs actuellement service.
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D’autre part, par le biais de son directeur, l’Observatoire du nucléaire est engagé contre le déploiement du compteur malfaisant Linky et combat avec pertinence et dextérité la direction d’Enedis, filiale d’EDF, et sa complice la direction de l’association UFC-QueChoisir, déjà ramenée à la raison une première fois (****) en attendant de se faire à nouveau pourfendre lors des quatre procédures qu’elle a inconsidérément lancées.
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Comme le chantait si bien Queen (*****), « Another one bites the dust » : encore un qui mord la poussière !
Stéphane Lhomme
Directeur de l’Observatoire du nucléaire
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(*) http://www.observatoire-du-nucleaire.org/spip.php?article22

(**) Communiqué de l’Observatoire du nucléaire : http://www.observatoire-du-nucleaire.org/spip.php?article58
Extrait d’un reportage de France 2 :
https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/envoye-special/video-la-voiture-verte-electrique-mais-pas-ecologique_817419.html
Extrait d’un reportage de France 5 :
https://www.youtube.com/watch?v=VeK1DUPvGhk

(***) https://www.lemonde.fr/planete/article/2014/06/26/publicite-la-voiture-electrique-n-est-pas-ecologique_4445251_3244.html

(****) https://www.sudouest.fr/2018/01/11/compteurs-linky-que-choisir-perd-son-proces-contre-le-girondin-stephane-lhomme-4101422-4697.php

(*****) https://www.youtube.com/watch?v=rY0WxgSXdEE

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Nouvelle plainte de Genève contre la centrale nucléaire française du Bugey

Source : https://www.romandie.com/news/Nouvelle-plainte-de-Gen-ve-contre-la-centrale-nucl-aire-fran-aise-du-Bugey/981343.rom

 

Genève – Le canton et la Ville de Genève ont de nouveau porté plainte contre la centrale nucléaire du Bugey, l’une des plus vieilles de France, accusée de faire courir « un risque majeur » pour la population suisse, a annoncé mercredi le canton dans un communiqué.

Cette centrale d’EDF, construite dans les années 70 dans l’Ain, se trouve à 80 kilomètres à vol d’oiseau de Genève.

La plainte pénale contre X a été déposée auprès du Tribunal de grande instance de Paris par Corinne Lepage, ancienne ministre française de l’Environnement et avocate des plaignants, a précisé à l’AFP Jérôme Savary, secrétaire général adjoint du Conseil d’Etat (gouvernement) du canton de Genève.

Elle fait suite à la plainte pénale déposée le 2 mars 2016 par Mme Lepage, qui avait été classée sans suite en juillet 2017 par le parquet du Tribunal de grande instance de Paris, « considérant que les faits étaient insuffisamment caractérisés », a indiqué le communiqué.

« Le Conseil d’Etat et la Ville de Genève estiment que la centrale du Bugey (…) représente un risque majeur pour la sécurité et la santé de la population ainsi que pour l’environnement. »

Dans la plainte, Mme Lepage a fait valoir « les fragilités d’éléments essentiels de cette centrale, ses faiblesses de conception, les risques liés à son site d’implantation (risques sismiques, d’inondation, proximité d’un aéroport) », ainsi que « des fuites de tritium à répétition ».

gca/nl/nas

EDF – ELECTRICITE DE FRANCE

(©AFP / 19 décembre 2018 17h35)

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Cinq associations exigent l’arrêt immédiat de la centrale de Fessenheim par mesure de sécurité

Source : https://savoie-antinucleaire.fr/2019/01/03/cinq-associations-exigent-larret-immediat-de-la-centrale-de-fessenheim-par-mesure-de-securite/

 

Cinq associations alsaciennes viennent d’écrire à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour demander l’arrêt immédiat et définitif de la centrale de Fessenheim. Le Comité pour la Sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin, Stop Transport-Halte au nucléaire, Stop Fessenheim, Les Citoyens vigilants des environs de Fessenheim et la Fédération Alsace Nature estiment, dans une lettre ouverte, « qu’il y a mise en danger délibéré de la vie d’autrui en situation d’extrême urgence du fait de l’absence de dispositifs d’ultime secours ».

Explication : la prescription adoptée le 26 juin 2012 à l’issue des évaluations complémentaires de sûreté qui ont suivi l’accident nucléaire de Fukushima imposait à EDF « en tout état de cause » la mise en place de moyens d’alimentation électrique supplémentaires, à savoir des groupes électrogènes diesels d’ultime secours, ou DUS. L’exploitant disposait d’un délai de plus de 6 ans, qui expirait le 31 décembre 2018, pour réaliser ces travaux. Or, constatent les associations, ils n’ont pas été menés à bien. « À ce jour, déplorent-elles, seuls des projets de nouvelle décision ont été formulés par l’ASN et ne sont toujours pas applicables ».

Les cinq associations, qui considèrent donc « qu’il y a carence fautive de l’ASN », lui demandent d’imposer immédiatement « et à titre conservatoire, d’imposer à EDF de mettre à l’arrêt les deux réacteurs de Fessenheim du fait que toutes les dispositions de sécurité n’ont pas été mises en place ». Elles attendent aussi du gendarme du nucléaire qu’il « intervienne auprès d’EDF pour que la procédure de mise en arrêt définitif des deux réacteurs s’ensuive immédiatement » et qu’il exige l’installation de DUS au plus vite « afin d’assurer l’ultime secours des installations subsistant après l’arrêt, y compris les piscines de désactivation ».

Les deux réacteurs doivent cesser définitivement leur activité à l’été 2020.

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Bure : pourquoi le projet d’enfouissement des déchets nucléaires est si contesté

Bure-pourquoi-le-projet-d-enfouissement-des-dechets-nucleaires-est-si-conteste

par Thomas Liabot

Source : https://www.lejdd.fr/Societe/bure-pourquoi-le-projet-denfouissement-des-dechets-nucleaires-est-si-conteste-3581618

22 février 2018

Nous reproduisons ci-après un article certes ancien et dépassé, mais nous engageons nos lecteurs à consulter le site cité dans Liens ci-contre ainsi que les articles que nous avons publiés sur le sujet, notamment celui de Hans Zumkeller, Le projet CIGEO d’enfouissement en profondeur des déchets nucléaires à Bure. IR

Les gendarmes ont évacué jeudi matin des opposants au site d’enfouissement des déchets nucléaires de Bure (Meuse). Retour sur les contours de ce projet décrié.
Cinq cents gendarmes ont été déployés mercredi à Bure (Meuse) pour « mettre fin à l’occupation illégale » du Bois Lejuc, épicentre de la lutte contre le projet Cigéo d’enfouissement des déchets nucléaires. Ils mettent ainsi à exécution une décision de justice prise en avril par le Tribunal de grande instance de Bar-le-Duc ordonnant l’expulsion des occupants de cette zone. « Il n’est pas question que nulle part il y ait des zones de non droit », a insisté jeudi matin le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner. Voici ce qu’il faut savoir de ce projet.
Un chantier à 25 milliards d’euros
Le projet Cigéo d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure (Meuse), contre lequel se battent les opposants expulsés du site par la gendarmerie jeudi, consiste à enfouir à 500 mètres sous terre des déchets nucléaires très radioactifs ou à vie longue. Après le vote en 1991 de la Loi Bataille, qui a défini un calendrier pour gérer à long terme les déchets radioactifs, plusieurs options et sites ont été étudiés.
Le site de Bure a été choisi en 1998 pour l’implantation d’un laboratoire souterrain, dont la construction a commencé deux ans après. En 2006, une loi, complétée en 2016, a retenu la solution du stockage réversible en couche géologique profonde.
Au total, ce projet va coûter 25 milliards d’euros. Le site d’enfouissement aura une durée de vie de 100 ans environ et devra être scellé autour de 2130.
80.000 m3 de déchets radioactifs à 500m de profondeur
Cigéo se prépare à accueillir 80.000 m3 de déchets : 10.000 m3 de déchets hautement radioactifs et 70.000 de déchets de moyenne activité à vie longue. Selon l’Autorité de sûreté du nucléaire (ASN), ils représentent moins de 10% de la totalité des déchets produits mais forment plus de 99% de la radioactivité totale. En clair, ce sont les déchets les plus toxiques de France, ceux qui ne peuvent être traités, qui seront enfouis. On estime que leur durée de vie avoisine les 100.000 ans.
Pour l’instant, les déchets déjà produits sont stockés sur le site d’Areva à La Hague (Manche). Désormais, ils seront vitrifiés puis insérés dans de gros cylindres métalliques sur place, où ils devront passer 40 à 50 ans afin de refroidir suffisamment pour être entreposés en sous-sol.
A partir de 2030 environ et après accord du Parlement, les premiers déchets radioactifs arriveront à Bure en train. Ils seront ensuite acheminés dans les entrailles de la terre – à 490m de profondeur – avec un funiculaire via un tunnel en pente à 12%, sur 5 km Là, chaque « colis », de 500 à 600 kg pièce, sera entreposé dans la zone de stockage, vaste de 15 km2. Les déchets les plus dangereux seront introduits dans des alvéoles courant sur 100 m dans la roche argileuse.
Des arguments pour et contre
Enfouir des déchets nucléaires radioactifs n’est « pas une solution entièrement satisfaisante » mais c’est la « moins mauvaise », avait estimé Nicolas Hulot en novembre dernier. L’industrie nucléaire « nous laisse un tragique héritage de déchets à très haute intensité de radioactivité et de durée de vie très longue », et « que cela me déplaise ou pas, ils sont là, donc il va bien falloir qu’on s’en occupe », avait-il ajouté au Sénat lors d’une séance de questions au gouvernement.
Cet été, le directeur de Cigéo, Frédéric Launeau, avait assuré sur Europe 1 que « le projet s’appuie sur la géologie » : « La strate argileuse dans laquelle seront stockés les déchets est quasi imperméable. L’enfouissement permettra d’étaler dans un temps long le retour dans la biosphère de la radioactivité. »
Les détracteurs de ce projet pointent au contraire « l’insécurité géologique » : « Nul ne peut dire comment réagira la strate argileuse », pointe par exemple Greenpeace. « On préfère nous faire croire que l’on a trouvé une solution à la gestion des déchets radioactifs en les enfouissant en profondeur. Mais ce n’est pas le cas », avait aussi critiqué Jacques Leray, porte-parole du Cedra (Collectif contre l’enfouissement des déchets radioactifs), sur Europe 1.
« En choisissant d’enfouir, on nie le problème lié au fonctionnement de l’industrie nucléaire. Et on ne fait pas confiance à l’espèce humaine, ni aux progrès de la science. La technologie peut évoluer et permettre dans plusieurs dizaines d’années de trouver une meilleure manière de traiter ce type de déchets, d’autant que l’enfouissement est irréversible », estime-t-il.
D’autant plus que courant janvier, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a demandé à Cigéo de revoir sa copie pour les déchets les plus inflammables. « Si ce sujet n’est pas traité de manière satisfaisante, le stockage de ces déchets ne sera pas autorisé par l’ASN », avait indiqué le président de cette dernière, Pierre-Franck Chevet, dans un entretien au Monde.
(avec AFP)

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