Archives mensuelles : avril 2018

RUTHENIUM 106 : UN INCROYABLE FIASCO La CRIIRAD met en cause les rapports officiels.

CRIIRAD

Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité
29 cours Manuel de Falla 26000 Valence
(. 33 (0)4 75 41 82 50 / contact@criirad.org

Communiqué du 27 mars 2018

Source : http://www.criirad.org/accident-et-pollutions/2018-03_ru-106_critique_cp.pdf

Des experts internationaux qui se discréditent,
un taux sidérant d’anomalies dans le rapport de l’IRSN, il y a de plus en plus de zones d’ombre dans le dossier du ruthénium 106.

À Moscou, la commission “scientifique » internationale a évacue, sans preuve, et en contradiction avec le peu de données disponibles, la question clef des conséquences sanitaires du rejet. En France, cette question a également disparu, sans explication, du rapport de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN).

Lire 1. Les experts officiels passent l’impact sanitaire par pertes et profits

Alors que près de 6 mois se sont écoulés, il est toujours impossible d’accéder à un fichier exhaustif et fiable des niveaux de ruthénium 106 mesurés dans l’air en septembre et octobre 2017 !

En novembre 2017, la CRIIRAD interpellait l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) sur les innombrables erreurs et lacunes de son listing ; en janvier 2018, elle relevait des modifications inexpliquées dans les rapports successifs de l’agence fédérale russe Rosguidromet.

Dernière étape en date, la découverte d’un taux record d’anomalies dans le rapport publié le 6 février 2018 par l’IRSN : des erreurs multiples sur les résultats, les dates, les localisations… mais plus grave, des raisonnements biaisés et toute une série d’incohérences, voire de contradictions, entre les différentes pages du rapport !

Lire 2. Une accumulation sidérante d’anomalies

Comment interpréter ces constats ? Traduisent-ils des défaillances graves dans le système d’assurance qualité des organismes officiels ou la volonté délibérée de maintenir le public, et les scientifiques indépendants, dans le brouillard en gardant secrètes les véritables bases de données ? Les deux hypothèses sont également graves.

Les populations européennes sont soumises au risque nucléaire sans y avoir consenti. La moindre des choses est qu’elles aient un accès plein et entier aux mesures effectuées sur l’air qu’elles respirent, sur le sol où elles vivent, sur les aliments qu’elles consomment. Ce droit est théoriquement garanti par le droit européen et franç̧ais. L’ampleur des dysfonctionnements constatés dans la gestion du dossier Ru-106 montre l’importance des écarts entre la théorie et la pratique.

La prochaine contamination sera peut-être majeure pour les pays européens. Il est plus que temps de rectifier le tir. La CRIIRAD attend des explications et des garanties.

La CRIIRAD présente aujourd’hui le résultat de son analyse critique des conclusions de la commission internationale et du rapport de l’IRSN. Sur la base de ses constats et conclusions, elle interpellera ensuite : 1/ la commission scientifique internationale, 2/ les autorités françaises, 3/ les instances européennes. Tous les documents seront mis en ligne sur son site Internet.

Pour le présent dossier, la CRIIRAD a procédé à l’analyse critique des documents suivants :

Documents AIEA

Documents non publics de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique, réservés à l’usage exclusif des autorités, basés sur les résultats d’analyse transmis à l’AIEA jusqu’au 13/10/2017 – 19h.
o AIEA : status of measurements of Ru-106 in Europe (4 pages)
o AIEA : status of Ru-106 measurements / technical attachment (11 pages de tableaux de résultats)

Valence, le 27 mars 2018

Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité
29 cours Manuel de Falla / 26000 Valence
(. 33 (0)4 75 41 82 50 / contact@criirad.org

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Documents ROSGUIDROMET

Publications de l’agence fédérale russe d’hydrométéorologie et de surveillance de l’environnement (documents en russe) :
o Rapport mensuel de septembre 2017
o Rapport mensuel d’octobre 2017

o Bulletin d’alerte du 6 au 13 octobre 2017 : version initiale et version corrigée Rapport spécial Ru-106 de décembre 2017

Documents IRSN

o Note d’information du 9 novembre 2017 : Détection de ruthénium 106 en France et en Europe : Résultat des investigations de l’IRSN ;

o Note d’information du 6 février 2018 : Mise à jour de la note du 9 novembre 2017 ;
o Rapport de janvier 2018, publié le 6 février 2018: «Report on the IRSN’s investigations following the widespread detection of Ruthenium 106 in Europe early October 2017 ». Rapport rédigé en anglais et présenté

le 31 janvier, à Moscou, dans le cadre de la première réunion de commission scientifique internationale.

Conclusions des commissions

o Conclusions de la commission d’enquête interministérielle (publiées le 8/12/2017 ;
o Conclusions de la première réunion de la Commission scientifique internationale (publiées le 1/02/2018)

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Nucléaire : la direction de l’UFC-Que Choisir se déconsidère encore (comme sur le Linky)

Stéphane Lhomme

Directeur de l’Observatoire du nucléaire

Source : http://www.observatoire-du-nucleaire.org

5 avril 2018

 

Après s’être déconsidérée et avoir été désavouée par la justice dans le dossier des compteurs Linky (*), la direction de l’UFC-QueChoisir tente un nouveau coup d’esbroufe en portant contre EDF et le parc nucléaire des attaques stupides à la place des vraies critiques qui méritent d’être portées.

 

Le summum du ridicule est atteint par la direction de l’UFC-QueChoisir lorsqu’elle termine son communiqué (**) en demandant « un fonctionnement du parc nucléaire qui soit à la fois bénéfique aux consommateurs et qui n’hypothèque pas les objectifs environnementaux de long terme. »

 

Les dirigeants de l’UFC-QueChoisir semblent donc ignorer que, lorsqu’ils fonctionnent, les réacteurs nucléaires produisent des déchets radioactifs qui vont rester dangereux pendant des milliers d’années et que, de fait, le seul mode de fonctionnement « qui n’hypothèque pas les objectifs environnementaux de long terme » est… l’arrêt pur et simple du parc nucléaire.

 

Par ailleurs, la direction de l’UFC-QueChoisir croit déceler une « manipulation » d’EDF dans le faible taux de fonctionnement des centrales françaises, ignorant donc que le parc nucléaire est dans un état de délabrement avancé qui, outre la démultiplication du risque de catastrophe, entraine de nombreux arrêts fortuits de réacteurs, arrêts dont se passerait bien EDF !

 

D’autre part, habituée à amputer le citoyen de sa pleine dignité en le rabaissant au rang de simple consommateur, la direction de l’UFC-QueChoisir croit pouvoir réduire la problématique de l’électricité à la seule question de son coût de production immédiat.

 

Or, du fait des problématiques inextricables des déchets radioactifs et du démantèlement des installations, une part importante du coût de la production nucléaire est léguée aux futurs citoyens (… et consommateurs !).

 

Le mouvement consumériste a certainement joué un rôle utile au siècle dernier mais, de nos jours, des organisations comme UFC-QueChoisir sont elles-mêmes devenues de véritables entreprises rémunérant grassement des cadres qui se préoccupent finalement bien plus de défendre la concurrence et l’idéologie néo-libérale que l’intérêt du citoyen.

 

(*) Rappel : http://www.observatoire-du-nucleaire.org/spip.php?article346

 

(**) https://www.quechoisir.org/action-ufc-que-choisir-concurrence-sclerosee-sur-la-production-d-electricite-un-surcout-de-2-4-milliards-d-euros-pour-les-consommateurs-n53613

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