Archives mensuelles : novembre 2013

Un îlot de vérité dans l’océan nucléocratique français LA CRIIRAD

La naissance de cette vaillante institution a été provoquée par le Service Central de Protection contre les Rayonnements Ionisants (SCPRI) peu après l’explosion d’un réacteur à Tchernobyl, le 26 avril 1986. Alors qu’à l’unisson, les médias assuraient que le territoire français avait été totalement épargné par les retombées radioactives et recommandaient à la population de ne rien changer à ses habitudes alimentaires, ceux des pays riverains se montraient beaucoup plus prudents. Etonnés par ce décalage, un groupe d’Ardèchois et de Drômois firent analyser des prélèvements (eau, lait, salades, etc.) au laboratoire de l’Institut de physique nucléaire de Lyon. Le résultat révélait que la France était contaminée à des niveaux qui imposaient des mesures de protection adaptées. Ce que les médias s’empressèrent de diffuser largement.

Le 10 mai 1986, le Prof. PELLERIN, fondateur et directeur du SCPRI et du Centre international de référence pour la radioactivité de l’OMS, reconnaissait sur TF1 que la contamination de l’air se trouvait multipliée par 100, voire 400 par endroits. Ce qui était encore bien inférieur à la réalité – d’un facteur 100 à 1000 – et que les services officiels finirent par admettre, mais 20 ans plus tard !

Le 22 mai 1986, la Commission de Recherche et d’Information Indépendante sur la Radioactivité tenait sa première assemblée générale réunissant plus de 400 personnes d’horizons professionnels très divers, mais unies par la même révolte et le même projet.

La CRIIRAD sera une association à but non lucratif. Installée à Valence (F) et présidée de 1986 à 1997 par Michèle RIVASI (actuellement députée européenne) puis par Roland DESBORDES, professeur de physique, qui préside en outre le conseil d’administration de 13 membres, l’association emploie aujourd’hui 13 salariés et compte quelque 6’500 adhérents. Totalement indépendante de l’Etat, des exploitants du nucléaire et du monde politique, elle mène ses propres investigations et ses actions d’intérêts général en matière d’information, de radioprotection et de préservation de l’environnement.

La CRIIRAD est un laboratoire agréé par le ministère de la Santé et spécialisé dans les analyses de radioactivité.

Depuis sa création, il a effectué plus de 30 000 analyses et des centaines d’études radioécologiques et de contre-expertises pour des particuliers, associations, industriels et tribunaux. Ce laboratoire dispose de tous les agréments exigés pour ses interventions en France comme à l’international : Europe (Belgique, Bulgarie, Ecosse, Espagne, Finlande, Italie, Lituanie, Pays-Bas), Outre-mer (Polynésie française), Ex-URSS (Biélorussie, Ukraine, Russie), Afrique (Algérie, Gabon, Malawi, Mali, Namibie, Niger), Asie (Japon), Amérique (USA, Brésil). La responsabilité du laboratoire de la CRIIRAD est assumée depuis sa création par Bruno CHAREYRON, ingénieur en physique nucléaire.

La triple mission de la CRIIRAD : Contrôler – Informer – Protéger. Avec son matériel performant sur le terrain comme au laboratoire, la CRIIRAD peut détecter les contaminations de l’environnement, des aliments et des matériaux, en vue de dénoncer les pollutions et permettre à la réglementation d’être appliquée et d’évoluer. Depuis sa création, l’information au public a été l’une des missions essentielles de la CRIIRAD. Elle consiste à décrypter les informations officielles, souvent incomplètes ou mensongères. A dénoncer les conflits d’intérêts « d’experts » ou d’autorités autoproclamées « indépendantes » qui désinforment sans scrupule. La CRIIRAD est présente dans de nombreuses foires et salons afin de rencontrer un public souvent préoccupé par un environnement de plus en plus menacé. Pour répondre à la demande et face à la désinformation officielle chronique, elle a publié en 2002 un atlas des contaminations du territoire français et européen, suite aux retombées de Tchernobyl.

La protection des populations et des travailleurs contre le danger croissant des rayonnements ionisants est une préoccupation constante à la CRIIRAD. Les sources de radioactivité – invisibles, inodores, silencieuses – sont multiples : anciennes mines d’uranium, gaz radon dans l’eau potable et les bâtiments, aliments contaminés, transports de matériaux radioactifs, etc, etc. La santé humaine ne semble pas préoccuper particulièrement ceux qui devraient pourtant la protéger. La CRIIRAD est intervenue entre 2004 et 2007 contre des projets de la Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR) et le Codex Alimentarius qui visaient à autoriser des aliments contaminés mais qui n’atteignaient pas certains « seuils » de tolérance. L’association a estimé que la norme devait rester l’absence de radioactivité. Appuyée par 180 000 signatures, elle a obtenu que les autorités internationales revoient leur copie.

Fukushima a confronté la CRIIRAD a une situation accidentelle grave. Toute sa structure s’est investie sans compter.

La situation au Japon était suivie en permanence et les contrôles atmosphériques renforcés. Sur place, un partenariat scientifique a été organisé afin de pouvoir disposer d’une dizaine de centres de contrôle fiables de la radioactivité.

Les populations continuent de vivre stoïquement en essayant de se protéger quand s’est possible. Un chercheur du CNRS vivant au Japon résume ainsi leur situation : « On nous apprend à creuser notre tombe ».

On ne peut qu’être admiratif devant les innombrables activités conçues, réalisées, développées et assumées par une si modeste structure, qui trouve encore le moyen de pouvoir assurer son indispensable indépendance financière.

Et lorsqu’on réalise que sa mission consiste essentiellement à se confronter au puissant lobby planétaire du nucléaire et aux instances qui le défendent comme AREVA, EDF, AIEA et IRSN, on se met à croire au miracle …

Paul Bonny

(Article à paraître dans L’Essor, La-Chaux-de-Fonds, février 2014)

CRIIRAD Cours Manuel de Falla  26000 VALENCE (France)  0033 475 41 82 50  contact@criirad.org  http://www.criirad.org

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Réponse du Président de la Confédération suisse

Réponse du Président de la Confédération suisse

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par | novembre 18, 2013 · 6:08

Réponse du Conseil d’Etat (Gouvernement) de Genève

Réponse du Conseil d'Etat(Gouvernement) de Genève

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par | novembre 18, 2013 · 6:01

The Origin and Purpose of the Geneva Appeal II.

In 1978, a group from the University of Geneva launched an Appeal to the elected officials of Europe as well as to the European Parliament with a view to finding an alternative to the Super-Phoenix breeder reactor at Creys-Malville (France) and to the plutonium era. This was the Geneva Appeal.

Thirty-five years later, a group of friends, aware of the ever greater – and insoluble – problems posed by the nuclear sector overall, are profoundly disturbed by the disinformation surrounding the seriously devastated and contaminated Japan. It would appear that this lack of information is being maintained in the hope that the world will rapidly forget this “incident” and thus allow the nuclear industry to continue to sell its reactors. It is a text intended as wake up call from the current general torpor and was thus drafted by persons both competent and reliable: it is the Geneva Appeal II.

Fate would have it that this citizen initiative should be launched in Geneva during the year that this city is celebrating the 150th anniversary of the invention of the Red Cross, the initiator of which was Henry Dunant, a Geneva citizen. While it was praiseworthy to tend the wounds caused by human folly, our duty is today to prevent this folly from causing a cascade of disasters.

 This text should be diffused widely by all receiving it to persons of their choice, especially through on-line networks, in order to provoke an awakening of conscience, processes and publications, in short, any actions that might incite our authorities to assume their responsibilities in the face of the ever increasing danger that this energy of mass destruction represents.

Although our means are modest, our ambition is on a scale with the danger we face, in spite of ourselves, because of everything nuclear. It is imperative that we abandon this energy in all haste, an energy that has already twice demonstrated the    incalculable damage it can cause.

For further information: Ivo.Rens@unige.ch

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SECOND APPEAL from GENEVA to POLITICAL AUTHORITIES EVERYWHERE

End nuclear energy, NOW !

Only twenty-five years separate the nuclear disasters of Chernobyl and Fukushima.

And yet, we were assured that such accidents were virtually impossible! Our political authorities believed it, and so did we. It is in fact impossible to calculate the probability of such accidents, yet it was estimated that an accident might occur only once every 100,000 years. The deplorable fact remains that there have been two accidents in the last twenty-five years. Today, almost 400 nuclear power plants are in working order worldwide. The next disaster could happen anywhere any time.

The current state of these ageing plants can only further increase the risk of a further catastrophe.

The radioactive waste and by-products of these plants is terrifying: it is sufficient to kill every living person on the planet tens of thousand of times over. If no more than a minute proportion of it escaped into the environment it would already be a catastrophe. Never forget that whatever can happen, normally does happen sooner or later – Chernobyl and Fukushima are both ample proof. The only way of eliminating the risk is to stop the nuclear power plants, to store within them the waste they have produced, to extract the spent fuel and seal it in suitable containers, and to transform  the nuclear plants into mausoleums. These mausoleums will become monumental witnesses to future generations of the consequences and risks of using uncontrollable technologies.

Instead of trying to make us forget the disasters which have already occurred, States, international institutions and the centres of economic power must take the decision to give up nuclear power and move towards replacing it entirely with renewable energies. This is perfectly possible if one stopped trying to prevent the development of renewable energies.

We cannot continue to run the risk of a further murderous nuclear disaster which would leave huge areas uninhabitable for centuries, just because of a questionable need for electricity. Remember that the decision was taken to build nuclear plants, and then one thought about how to sell the electricity they produced. This led electricity companies to promote absurd energy practices like electric heating and indiscriminate public lighting.

Nuclear energy is not  renewable, and at some point it will inevitably have to be given up. Any delay simply increases the risk of the next disaster. After Fukushima, Japan stopped almost all its nuclear plants, which demonstrates that it can be done. The only responsible position, and the only way to limit the intractable problems we are leaving to future generations, is to give up nuclear energy now.

List of the first signatories

Pierre Lehmann, physicien nucléaire • Paul Bonny, citoyen genevois • Ivo Rens, Prof. honoraire de l’Université de Genève • Yves Lenoir, physicien ­­• Rémy Pagani, Maire de Genève • Michèle Rivasi, fondatrice de la CRIIRAD, députée européenne •Wladimir Tchertkoff, vice-prés. Enfants de Tchernobyl-Bélarus • Prof. Alexey V.Yablokov, Académie des sciences de Russie •Anne-Cécile Reimann, Prés. ContrAtom, Genève • Luc Recordon, député au Parlement suisse Wataru Iwata, citoyen japonais •Prof. émérite Michel Fernex, Faculté de Médecine, Bâle (Suisse) • Roger Nordmann, député au Parlement suisse • Liliane Maury Pasquier, députée au Parlement suisse • Bruno Barillot, lauréat du Nuclear Free Future Award 2010, Polynésie française • Philippe Lebreton, Prof. honoraire, Université Lyon 1• Victor Ruffy, anc. président du Conseil national (Suisse) • Jean-Robert Yersin, député au Grand Conseil (VD) • Robert J. Parsons, journaliste • Isabelle Chevalley, députée au Parlement suisse • Luc Breton, anc. expert responsable en radioprotection, Institut Suisse de Recherche Expérimentale sur le Cancer, Epalinges • Yves Renaud, diplômé du CNAM de Paris • Jürg Buri, directeur Fondation Suisse de l’Energie, Zurich • Frédéric Radeff, Citoyen de Genève • François Lefort, Prof. HES, Député au Grand Conseil (GE) • Walter Wildi, Prof géologie. Université de Genève • Joel Jakubec, Pasteur de l’Eglise protestante de Genève • Danielle Martinet, Citoyenne de Genève • Ciril Mizrahi, ancien constituant (GE) • Manuel Tornare, Député au Parlement suisse, ancien Maire de Genève • Salima Moyard, Dépotée au Grand Conseil (GE) • Marc Oran, Député au Grand Conseil (VD) • Guillaume Mathelier, Maire d’Ambilly • Edouard Dommen, Ethicien • Micheline Calmy-Rey, anc. Présidente de la Confédération suisse • Renaud Gautier, Député au Grand Conseil (GE) • Pierre Mercier, Prof. Honoraire de l’Université de Lausanne.

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Ursprung und Ziel des Aufrufs Genf II

1978 hat eine Gruppe Akademiker der Universität Genf einen Aufruf an die Abgeordneten des Europäischen Parlaments gerichtet, um eine Lösung zu finden, den Super-Phenix in Creys-Malville (Frankreich) und die Plutoniumgesellschaft auszutauschen. So entstand der « Aufruf Genf ».

35 Jahre später sind einige Freunde, sensibilisiert durch die immer grösseren Probleme der nuklearen Technik, sehr besorgt über die chronischen Fehlinformationen, die aus dem schwer geschädigten und verseuchten Japan kommen, wohl darauf abzielend, dass die Welt rasch den « Unfall » vergisst, und die Kerntechniker weiterhin ihre neuen Zentralen verkaufen können.

Um Bewusstsein  zu erwecken wird von den Verfassern des ersten Genfer Aufrufs, nach verschiedenen Überlegungen, ein neuer Text aufgesetzt :

« Aufruf Genf II »

Dieser Text sollte von jedem Adressaten grosszügig weitergeleitet werden, an Personen seiner Wahl, im Netz, um Nachdenken und Reaktionen zu provozieren, kurz- jede Aktion wahrzunehmen, die unsere Autoritäten dazu bringt, ihre Verantwortung gegenüber der immer grösser werdenden Gefahr dieser massiven Zerstörungsenergie zu übernehmen.

Wir haben zwar weder die Struktur, noch die Möglichkeit, eine weltweite Aktion zu leiten ; aber den festen Willen, mit unseren bescheidenen Mitteln, dazu beizutragen, dass diese gefährliche Energieform aufgegeben wird, um den Wandel auf erneuerbare Energien zu beschleunigen.

Wenn auch Sie unterschreiben wollen und für weitere Informationen : appel2genève@gmail.com

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Eclaircissements sur l’exemplarité du Japon dans le désastre de Fukushima

Lors de ce désastre, le Japon a arrêté immédiatement toute son industrie électronucléaire. Ce faisant il a démontré qu’un tel arrêt est possible. C’est tout ce que déclare l’Appel de Genève 2.

Pour nous, l’exemplarité du Japon se limite à cet arrêt immédiat. Elle n’englobe nullement ses modalités, en particulier son recours à la production massive d’électricité par la combustion d’hydrocarbures.

Les initiateurs de l’Appel de Genève 2  et l’Association pour l’Appel de Genève 2 sont conscients des perspectives alarmantes du réchauffement climatique et ce serait leur faire un mauvais procès que de leur imputer l’option japonaise improvisée dans l’urgence, ainsi que la gestion actuelle du désastre.

Il n’est pas question de choisir entre la peste et le choléra. Il faut refuser l’une et l’autre. C’est non seulement possible, mais nécessaire.

Ivo Rens

5 novembre 2013.

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