L’article que l’on va lire sous ce titre, en cliquant sur le lien figurant au bas de ces lignes, a été écrit par Jean-Pierre Petit, physicien des plasmas, ancien directeur de recherches au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), en décembre 2013, et publié sur son site.
Les non-Français ont de la peine à s’expliquer comment, à l’occasion du premier choc pétrolier, en 1973, sous la présidence de Georges Pompidou et le Gouvernement de Pierre Mesmer, les Français avaient pu prendre le risque d’engager leur pays dans une nucléarisation forcenée de leur production d’électricité. Encore moins, ont-il compris comment ils avaient pu se lancer, peu après, dans la construction du surgénérateur géant Super-Phénix de Creys-Malville de 1200 MWé, comportant près de cinq tonnes de plutonium, l’une des substances radioactives les plus toxiques, et refroidi avec quelque 5’000 tonnes de sodium, un métal qui s’enflamme spontanément à l’air et explose au contact de l’eau.
Cette audacieuse expérience a connu des pannes en série qui ont entraîné la mise à l’arrêt définitive de ce surgénérateur en juin 1997. La même année, la Cour des comptes estima que l’opération avait coûté 60 milliards de francs français, soit quelque 9,1 milliards d’euros. Il y a tout lieu de penser que cette estimation, sans doute conservatrice, est complètement dépassée par les coûts du démantèlement, toujours en cours, de ce prototype gigantesque et que cette mésaventure, avec quelques autres, sont pour beaucoup dans la difficile situation économique et budgétaire de la France de François Hollande.
Au siècle dernier, le Parti des Verts, doctrinalement antinucléaire, s’était vigoureusement opposé au SuperPhénix. Leurs successeurs actuels semblent avoir changé d’avis puisqu’ils ont accepté d’entrer dans le Gouvernement Ayrault moyennant l’abandon par ce Gouvernement d’un seul des 58 réacteurs nucléaires fonctionnant dans ce pays – le plus vieux, celui de Fessenheim, dans le Haut-Rhin – et qu’ils ont endossé en catimini la mise en chantier d’un nouveau surgénérateur baptisé Astrid de 600 MWé, nonobstant les risques immenses inhérents à cette technologie tributaire du plutonium et du sodium. En outre, le Gouvernement français s’efforce de vendre des réacteurs nucléaires de divers types à divers Etats, surtout hors d’Europe, dans l’espoir de se renflouer financièrement et de combattre le chômage, mais sans égard aux risques de prolifération militaire et de pollution radioactive de l’environnement. Et ce, alors que, instruits par la catastrophe de Fukushima, l’Allemagne, la Belgique, l’Italie et la Suisse, pour ne mentionner que des Etats européens, ont décidé de renoncer à terme à la production d’électricité nucléaire.
L’article de Jean-Pierre Petit met en lumière plusieurs aspects peu connus de cette politique tissée depuis quarante ans à l’insu de l’immense majorité des Français.
Bureau de l’APAG2
http://www.jp-petit.org/NUCLEAIRE/mythe_excellence_francaise/mythe_excellence_francaise.htm