COP 26 GLASGOW :

Tout çà pour çà !

par Erwin Weiss

Source : Contratom, No 145,

Genève, décembre 2021

On continue de parler du climat, mais on ne fait rien. La COP26 n’a quasiment rien apporté de concret. Comme Greta l’a dit :

« La COP26 s’est résumée à du «bla, bla, bla ». Le vrai travail continue en dehors de ces salles. Et nous n’abandonnerons jamais, jamais !».

La Suisse ne montre pas le bon exemple  Nous pouvons encore aligner plusieurs analyses de personnalités déçues: la colère de notre conseillère fédérale Simonetta Sommaruga à la fin des négociations suite au changement de dernière minute par la Chine et l’Inde (« réduire progressivement«  plutôt que « éliminer progressivement » l’énergie provenant du charbon), était justifiée, mais il ne faut pas oublier que la Suisse n’est pas un bon exemple ! Dans le classement des pays pour les efforts en faveur du climat , nous sommes descendus à la 51ème place.

Nous produisons beaucoup de déchets et continuons d’en produire. Nous voulons toujours plus de confort et, de ce fait, nous augmentons le volume de nos déchets. Par exemple, au lieu de nous déplacer à la force de nos mollets, nous utilisons un véhicule à moteur qui produit plusieurs déchets comme du CO2, des micro-plastiques (abrasion des pneus), des plastiques, des tôles, etc. Sans parler des déchets produits en dehors du pays pour le raffinage de l’essence et la fabrication du véhicule. La construction des routes est aussi une grande source de pollution. La Suisse a actuellement besoin de plus de deux planètes . Nous avons le savoir et la technique pour arriver à un meilleur équilibre, mais nous ne regardons que le court terme et nous n’investissons pas suffisamment dans les énergies renouvelables, dans les produits durables, dans une consommation réduite.

La transition énergétique est l’affaire de chacun

Chacun doit réfléchir à la façon dont il peut réduire son empreinte environnementale. La mobilité est la plus grande source de pollution (33%); réduire les kilomètres parcourus, utiliser les transports publics, le covoiturage, sont des buts à viser. Les ménages consomment environ 30 % d’énergie. Ce sont les maisons et immeubles qui polluent le plus en hiver par le chauffage, principalement à base d’énergies fossiles. Il faut diminuer le chauffage, isoler les toits, les murs, les fenêtres et changer le système de chauffage pour de l’ énergie renouvelable (les pompes à chaleur sont à éviter parce que nous n’avons pas trop d’électricité en hiver).  Et n’oubliez pas de n’utiliser que les énergies électriques renouvelables, certifiées, et en quantité réduite. L’énergie nucléaire n’est pas renouvelable et produit beaucoup de déchets très dangereux, sans solution de traitement. De plus, deux tiers de cette énergie est gaspillée ; elle chauffe la planète par les tours de refroidissement ou réchauffe nos rivières. Bien sûr il faut aussi réduire nos consommations, acheter les produits durables, réparer les appareils et acheter seulement des choses dont on a besoin et qui sont nécessaires. Il faut commencer par la source et éviter de produire des gadgets inutiles et des déchets.

Les mesures pour réduire notre empreinte écologique sont encore bien timides

Aujourd’hui, le problème majeur pour la sauvegarde du climat est le manque de financement. Les pays pauvres polluent moins que les pays riches, mais ils veulent se développer et n’ont pas les finances nécessaires pour faire cela sans augmenter la pollution ou, mieux encore, la réduire.

Le charbon est une source d’énergie bon marché, à proscrire, qui produit énormément de CO2. Il y a des entreprises comme Climworks qui récupérent le CO2 dans l’air en ville et l’injectent en sous-sol sous pression (https://climeworks.com/co2-removal). C’est louable, mais cela demande un équipement sophistiqué pour une récupération raisonnable. Dans les centrales à charbon, il y a une concentration de CO2, envoyée dans l’air par les cheminées. Pourquoi ces cheminées ne sont-elles pas équipées de filtres de récupération de CO2 ? La même question se pose dans les cimenteries.

Il y a des villes (et régions) qui vont interdire les voitures à moteur essence ou diesel dans un futur proche (vers 2030) et même quelques constructeurs automobiles qui planifient  le changement de leur fabrication à la même époque. Mais nous continuons de construire des routes, même des tunnels (Gothard!!) au lieu de favoriser la mobilité douce. Il n’y a pas de miracles ! Si les pays riches ne  réduisent pas fortement la production de déchets et la consommation d’énergie, le réchauffement atteindra 2 à 4 degrés par rapport à l’ère pré-industrielle (voir le graphique dans le journal précédent).

Et ce n’est pas le nucléaire qui sauvera le climat ! Il est trop tard pour de nouvelles centrales, il y a trop de risques avec nos vieilles centrales et le problème des déchets n’est toujours pas près d’être résolu.

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